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Photo du rédacteurBlog CLINIQUE RESILESTE

Quelle force incroyable ! Déni ou résilience ? Sachez faire la différence !

Vous apprenez qu’une connaissance que vous voyez comme très solide, a vécu pas mal de choses. Dans le passé, elle était en affaires tout en développant une vie de famille. Elle avait très peu de temps pour elle, mais elle était toujours dévouée à tout le monde et impliquée dans ses affaires. Cette personne vous apparait vraiment extraordinaire de par sa capacité à faire tant de choses que vous-même ne sauriez pas faire. Vous apprenez également qu’à un moment donné, pour faire fructifier ses affaires, elle s’est associée à d’autres partenaires financiers qui la laissaient néanmoins faire ce qu’elle voulait dans le déroulement de ses projets. Vous êtes vraiment inspiré(e) par cette force solide. Un jour, vous apprenez que cette même personne a vécu un évènement terrible dont elle ne vous a jamais parlé, bien que vous soyez là tout proche. Un de ses enfants est décédé dans un accident de la route, à cause d’un chauffard ivre. Vous êtes vraiment impressionné(e) qu’elle semble si forte malgré tout, car vous savez que la pire perte est bien celle d’un enfant.


Tout va bien… un jour, vous vous demandez pourtant pourquoi elle n’est plus en affaires maintenant. Vous vous êtes dit qu’elle avait vendu fort probablement, mais cela vous intrigue et vous lui demandez pourquoi elle n’est plus dans ses affaires. Elle vous mentionne alors qu’elle a cédé à ses associés, qu’elle avait besoin de recul. O.K….


Mais plutôt insatisfait(e) de la réponse, vous insistez un tout petit peu pour apprendre qu’en fait, les associés ont profité de sa faiblesse du temps du décès de son enfant, pour détourner des fonds, avec son consentement. Elle aurait signé, sans s’en apercevoir, des documents autorisant la chose. Et de fil en aiguille, les associés ont pris la compagnie et l’ont totalement flouée. La personne vous mentionne très rapidement qu’elle était totalement responsable, que c’était une erreur et qu’elle doit passer à autre chose, c’est ainsi.


Évidemment, vous n’en revenez pas de ce vécu puissant et qu’elle puisse manifester une si belle attitude. Pourtant, bien que vous l’érigiez en héroïne, tout ne va pas si bien. Sauf qu’on peut être aveuglé par les apparences.


Comment faire la différence entre déni et résilience accomplie ? On pourrait penser que cette personne est extrêmement résiliente, et cela se pourrait aussi. Mais voyons la suite.

Puisque vous êtes interpellé(e) par son histoire, vous l’interrogez sur la manière dont elle a vécu les choses, ce que vous n’aviez jamais vraiment pris le temps de faire avant, même quand vous avez appris la perte de son enfant, tellement vous ne vouliez pas remuer la douleur éventuelle. Là vous intervenez et posez des questions. Les réponses, bien que correctes, vous plongent faussement dans l’idée d’une résistance à toute épreuve. Elle vous répond que malheureusement ce sont des choses qui arrivent et qu’on ne peut rien y faire, il faut continuer d’avancer. Et pour le business, ben, si elle avait lu les documents, elle serait encore aux commandes de son entreprise ! Elle ne peut s’en prendre qu’à elle, et elle a connu de si bons moments aussi. C’est à cela qu’elle doit se rattacher et on avance ! Waooo, vraiment, se relever ainsi, avoir une si belle acceptation force le respect. Pourtant, dans un tel cas vous êtes dans le déni et non dans la résistance.


Pourquoi ? Si la personne ne peut aborder ce qu’elle a vécu, ressenti, ses émotions, ce n’est pas qu’elle les a transcendés, mais bien souvent qu’elle les a évités. Et si vous allez un peu plus loin, il est fort probable que cette personne consomme une certaine médication pour soulager certaines douleurs plus ou moins intenses, récurrentes, voire constantes. Si la personne passe rapidement à autre chose, si elle se contente de parler des évènements de manière évasive et à la troisième personne, ne soyez pas dupe ! Vous pouvez accepter ces réponses, mais soyez alerte et sachez qu’il y a autre chose. Et si vous voulez aider, soyez présent(e) de manière à pouvoir être là lorsqu’elle sera suffisamment en sécurité pour parler vraiment de ce qu’elle peut ressentir. Mais il se peut aussi qu’elle ne puisse le faire, car justement c’est trop difficile. Ça veut dire aussi qu’elle ne peut supporter la chose et qu’elle rationalise. C’est bien différent de la force à laquelle vous pourriez penser. Sa grande force est d’éloigner les conséquences émotives de tels vécus. En cela c’est une force de la nature, c’est bien vrai. Mais tout cela a un prix, qui ne parait pas certes, mais qui, éventuellement passe par une somatisation plus ou moins importante, ou un décrochage de toute sensation.


Quand une personne est-elle vraiment résiliente ? Quand elle parle ouvertement de ce qu’elle a pu ressentir, de comment cela l’a affecté(e). Et cela ne veut pas dire être victime. Là encore il y a une grande différence. La victime va s’épancher, mais ne faire que cela et risque même de répéter at vitam aeternam la même chose ! La personne résiliente peut parler de son vécu, et vous raconter comment elle a trouvé la force de supporter, de passer au travers, et même d’y trouver quelque chose de positif à construire après coup. Là encore, cela ne nécessite pas de déballer sa vie privée à tout le monde, mais dans un contexte qui s’y prête, avec des gens vraiment à l’écoute et intéressés à son histoire, elle sera en mesure de répondre pleinement aux questions concernant ses états d’âme.


Et attention, ce n’est pas d’être dans la pensée magique ou dans l’optimisme irréaliste, du genre c’était une bonne chose ce que j’ai vécu ! Non, la personne résiliente sait que ce n’était ni confortable, ni voulu, mais qu’elle est parvenue à en faire autre chose.

Cela veut dire que la personne a été très ébranlée, a vraiment été impactée par les choses. Elle a su faire les deuils et intégrations nécessaires pour pouvoir en parler. C’est très différent. Bien entendu, une personne résiliente n’est pas une personne qui parle à tout bout de champ de son vécu. On tombe ici dans le besoin affectif pour combler un vide et non la force de passer au travers et par-dessus. En général la personne résiliente est discrète, mais ne camouflera pas délibérément son vécu, c’est là la différence. Elle ne cherchera même pas à le minimiser ou à vous protéger de l’horreur que vous pourriez y voir. Elle saura vous décrire ses étapes difficiles où elle a avancé, reculé, est tombée, a réavancé, etc… jusqu’à ce que les peines soient encore là, mais ne soient plus un empêchement de fonctionner. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus nécessaire de masquer, de minimiser, d’ignorer les choses.



Ne vous laissez pas aveugler par les apparences. Sachez écouter au-delà d’elles.

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