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Photo du rédacteurBlog CLINIQUE RESILESTE

Pourquoi consulter ?

Les gens pensent à aller chercher de l’aide quand ils sont au bout du rouleau. C’est naturel. Déjà parce que l’idée qu’on se fait de la consultation est assez négative. Consulter un psychologue signifie souvent dans la tête du monde à avoir un trouble mental, un diagnostic de trouble de personnalité, à être fou aussi ! Pourtant, c’est comme dans tout, il y a bien des nuances à apporter.

Qui ne vit pas des difficultés au travail ? Tout le monde, un jour ou l’autre traverse des périodes difficiles. Souvent nos modes de réactions vont miner nos chances de récupération. Souvent nos comportements vont avoir pour effet une aggravation, et cela bien malgré nous. C’est normal, on réagit. On n’est pas la cause du problème, mais selon notre compréhension et notre réaction, la suite des choses peut être bien différente, améliorée ou aggravée.

Vous me ferez remarquer que consulter n’est pas gratuit, ou encore que vous parvenez très bien à vous en sortir tout(e) seul(e). Avez-vous pensé que cela a tout de même déjà un coût pour vous ? Certaines personnes, pour décharger un peu des difficultés, vont avoir besoin de prendre quelques congés, maladie ou sans solde. Ce sont des journées où vous n’êtes pas payé(e). Vous m’objecterez que ce sont des journées auxquelles vous avez droit selon votre contrat de travail. Pourquoi ne pas en profiter donc ? Oui c’est vrai. Cependant lorsque s’ajoutent les impondérables maladies et journées pédagogiques de vos enfants, ce nombre de congés qui vous est accordé fond comme neige au soleil ! Et vous vous mettez à prendre plus que ce qui est accordé. C’est là que cela commence à devenir coûteux.

Mais ce n’est pas tout. Admettons que vos congés sans solde soient une bonne occasion pour vous de faire autre chose qui vous anime, c’est très bien. Par contre, lorsque vous vivez des difficultés au travail que vous ne parvenez pas à régler, votre journée de congé ne fait qu’éloigner très temporairement le problème. Et en plus, votre productivité au travail, les jours où vous y êtes, diminue, elle aussi, du fait de votre insatisfaction et de votre impossibilité à régler le problème de base. Et si vous ne prenez pas de jours de congé, c’est encore pire ! Pour ceux et celles qui sont payé(e)s à l’heure, cela peut paraitre tout à fait sans importance. Détrompez-vous. Un jour ou l’autre, vos supérieurs voient bien que la productivité diminue et vous congédient en plus de vous avoir pressé(e) et malmené(e) pendant trop longtemps. Ça commence à peser dans la balance, n’est-ce pas ?

Là encore vous pourriez retrouver un travail plus motivant, peut-être aussi plus payant, alors pourquoi pas ? Un bémol : les relations au travail risquent de devenir comme elles vous sont apparues dans votre ancien travail. Il se peut même que ce soit pire. Vous me trouvez négative ? Sachez que votre mode de réaction part avec vous dans votre nouveau travail. Selon ce qui se produit, jour après jour, cela confirme, incruste certaines réactions. En un rien de temps les dynamiques qui vous déplaisaient tant se réinstallent. Et il est bien probable que ce le soit encore et encore, dans les autres emplois à venir.

Il n’est pas question de justifier des méthodes managériales inacceptables ou encore des collègues malcommodes. Mais votre manière de réagir fera toute la différence. Et plus vous attendez avant d’aller consulter, plus vous intégrez un fonctionnement, pourtant pas idéal, comme une normalité. Il est alors plus long et fastidieux de changer ces dynamiques.

Pourquoi consulter ? En quoi allez parler de ses difficultés fera la différence ? Globalement cela vous aidera à instaurer d’autres méthodes plus efficaces pour être à la fois bien et productif(ve) au travail. C’est une très bonne raison en soi. Et même si vous jugez que le problème ne vient pas de vous, qu’il n’y a aucune raison que ce soit vous qui payez pour trouver des solutions, la balle sera toujours dans votre camp pour ce qui est de votre manière de réagir. Dit simplement : on n’est pas responsable de ce qui nous arrive, mais on l’est de ce qu’on en fait.

Plus spécifiquement, voyons trois bonnes raisons de consulter.

La première bonne raison est que le fait d’en parler permet de se détacher un peu plus de la situation afin de trouver des solutions. En parler c’est toujours bon. Cela permet surtout de décharger l’émotion qui empêche de voir clair. Dans des situations pas trop complexes, parler peut suffire à vous décoller assez du problème pour trouver votre solution tout(e) seul(e). Mais comme souvent on attend trop longtemps, il faut en parler beaucoup pour espérer en voir le bout. Et ce n’est pas tout le monde qui est prêt à vous écouter encore et encore afin que vous parveniez à vider votre sac d’émotions. Par ailleurs, il faut pouvoir entendre avec empathie sans tomber dans la sympathie. Le professionnel est payé pour cela. La différence entre empathie et sympathie est importante. L’empathie revient à entendre la souffrance de l’autre sans souffrir avec cette autre personne à la différence de la sympathie où la personne qui écoute en vient à vivre avec vous vos difficultés et ne peut alors plus vous aider. Lorsqu’on se met à vivre le vécu difficile de l’autre personne, on n’est plus d’aucune aide.

La deuxième bonne raison est intimement collée à la première. Le professionnel qui vous écoute n’a pas la charge émotive que vous avez face à vos situations. Il peut donc relever certains détails ou incohérences, ou tout élément qui peuvent diriger votre réflexion vers un discours constructif, plutôt que de vous laisser alimenter une complainte sans solution. Cela, il peut le faire d’autant plus qu’il a développé sa capacité à l’empathie et a appris à ne pas verser dans la sympathie. Cela exige des formations de toutes sortes et le professionnel doit constamment travailler sur lui-même et suivre différents ateliers afin de se mettre à jour pour savoir écouter le mieux possible.

C’est à ce niveau que la différence entre parler à un(e) ami(e) et un professionnel peut faire toute la différence. Même si cela vous coûtait bien moins cher de parler à un(e) ami(e), le hic est que l’ami(e) en question a un parti pris pour vous, en toute logique, puisque c’est un(e) ami(e). La neutralité est très importante dans l’écoute du fait que les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Et justement, l’ami(e) a tendance à donner des conseils fondés sur la portion que vous lui amenez et sa propre vision des choses ! Normal, on veut vous aider, c’est tout naturel. Et si, il/elle ne le fait pas, vous aurez tendance à lui demander puisque c’est un(e) amie. Mais souvent, cela n’aide pas dans un tel cas, car il vous faudra déployer vos propres stratégies pour vous en sortir. De plus, bien souvent, lorsqu’on se met à parler, on le fait selon son propre point de vue, sans nécessairement faire le tour de la situation, objectivement. Le professionnel n’est pas là pour être d’accord avec vous précisément, mais pour vous aider à solutionner votre problème. Cela peut passer parfois par le fait de relever des éléments que vous induisez vous-même, sans vous en rendre compte, mais qui vont miner la situation. Cela peut passer par le fait de vous aider à nommer d’autres éléments importants relativisant la situation et vous permettant de mieux saisir comment y réagir adéquatement.

Enfin, troisième point, et non le moindre, le professionnel vous aide à développer de nouvelles stratégies, car parler c’est bien, agir autrement c’est encore mieux. Lorsque vous rencontrez un professionnel, vous allez plus loin que de simplement en parler ou même nommer une solution. Si vous rencontrez un professionnel compétent bien entendu. Souvent, on voit que certaines choses pourraient être améliorées, on pense qu’on pourrait faire telle ou telle chose. On pense qu’on a tout compris. On se fait un joli scénario en tête à appliquer. Mais une fois qu’on se met en action, oups ! ce n’est plus aussi simple. Dans le cadre d’un cabinet où votre sécurité est assurée, vous pouvez pratiquer sans danger cette solution si parfaite théoriquement. C’est à cela aussi que sert la consultation. Je rencontre souvent des personnes qui semblent avoir tout compris dans leur tête, et me mentionne très clairement qu’elles ont saisi quelque chose d’important. Lorsqu’on fait l’exercice du jeu de rôle pour mettre en application, elles ne parviennent pas à déployer tout ce qu’elles ont pourtant l’impression d’avoir bien saisi. La pratique, c’est très important. Vous pouvez avoir compris comment conduire une voiture, mais sans les cours de conduite avec l’instructeur à côté de vous, il y a bien des chances que votre théorie vous amène dans le fossé ou directement dans le parechoc de la voiture devant vous. Un pilote d’avion qui ne fait aucune expérience en simulateur de vol… je ne voudrais pas être dans l’avion qu’il pilote ! La pratique en bureau de consultation nous permet de nous confronter au réel et à ajuster nos manières de faire. Et ça s’est payant, car c’est dans le mouvement que les choses s’intègrent. Quand on veut adopter une nouvelle position, y penser ne suffit pas, il faut l’acter.

En bout de ligne, vous apprenez des nouvelles ressources pour les situations immédiates et aussi pour toutes celles qui surviendront par la suite, parce qu’elles vont s’intégrer grâce aux pratiques en cabinet de consultation. C’est en cela que c’est payant pour vous. Vous aurez moins besoin de congés pour vous éloigner de la réalité qui vous dérange. Vous pourriez mieux performer, et peut-être même avoir une promotion plutôt que de vous faire congédier ou de chercher ailleurs.

La consultation, ce n’est pas pour les fous, c’est pour tous ceux qui veulent rester en santé et grandir face à ce qu’ils traversent. Il faut être fort(e) et déterminé(e) pour que la consultation soit efficace. Allez consulter est une preuve de courage d’agir et non une faiblesse. C’est le fait de ne rien faire qui vous rendra malade. N’attendez plus.


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