Ces jours-ci de pandémie, tout le monde n’a que la COVID-19 en tête. Et on vous bombarde avec le nombre de cas, le nombre de morts. Ça fait peur ! On franchit des barrières symboliques de 100, 1 000, 10 000 cas ou morts dans les pays et dans le monde.
Être informé, c’est bien. L’être bien, c’est encore mieux.
Radio-Canada nous mentionne que la grippe saisonnière tue entre 290 000 et 650 000 personnes dans le monde chaque année, et environ 3 500 personnes dans la même période juste au Canada (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1493696/coronavirus-influenza-mortalite-canada-virus-epidemie-grippe). On nous dit à très juste titre que dans le fond, il est bien difficile de faire une estimation du taux réel de contamination et de décès durant la pandémie elle-même. Ce genre de calcul ne peut se faire après coup et idéalement en ayant considéré tous les cas. Pour ce qui est du coronavirus, on ne sait pas vraiment combien ont été réellement touchés, malades et morts, juste de cela. Souvent les comorbidités diverses (différentes maladies cumulées) viennent gonfler les chiffres. Quand on est déjà bien impacté, on survit moins bien. Mais cela se passe aussi chaque année avec l’influenza saisonnière.
En date du 8 avril 2020, on nous mentionne qu’aux États-Unis, 14 695 personnes sont mortes du virus. La population y est de 327,2 millions de personnes. Ça veut dire à date que 0.0045% de sa population n’ont pas survécu à ce virus. En Chine, 3 337 personnes en sont mortes et l’épidémie est à peu près endiguée. Il s’y trouve 1,386 milliard de personnes, pas des millions, plus d’un milliard ! Ça veut dire que 0.00024% de sa population en serait morte.
Vous me direz que ce n’est pas comme ça qu’il faut calculer, que c’est simpliste. Vous aurez raison. Mais ça n’est pas plus simpliste que de vous donner un nombre de morts sans autre référence. Et vous aurez raison sur le fait que c’est 18.75 fois le bilan de la Chine alors que Les États-Unis ne sont qu’à mi-chemin de la progression dudit virus. Ce qui veut dire qu’elle peut estimer doubler son nombre de morts quand la Chine avait 1770 morts à la mi-février contre l’estimation actuelle. De quoi en tenir compte et se protéger donc.
Le Canada fait très bonne figure avec un taux de 0.001% de morts (407 décès sur une population de 37,59 millions de personnes. C’est petit par rapport à nos voisins de l’Amérique du Nord. Considérons que nous sommes à mi-chemin et que le taux devrait doubler si la courbe de type gaussienne se maintient (une courbe en forme de cloche). Cela reste assez faible tout de même.
Pour ceux qui lisent La Presse, il y a un graphique fort intéressant qu’on retrouve facilement sur la tablette, mais pas sur un ordinateur. Quel dommage, il est très révélateur. On y retrouve les courbes de décès par milliers de personnes à partir du premier décès. Les courbes se suivent de manière très cohérente, que le pays confine sa population sévèrement ou pas. La plus haute des courbes concerne l’Espagne et la plus aplatie avec le moins de morts concerne la Corée. L’Espagne a en effet le plus gros taux de mortalité si on se fit à la même logique simpliste utilisée ici, 0.03%, soit 14 792 morts sur 46,94 millions de personnes. L’Italie à 0.029% a donc un taux de mortalité identique pour 17 669 pertes de vie à travers une population de 60,36 millions d’habitants.
Le virus n’a aucune préférence et peu d’armes pour survivre. Sans hôte, il meurt. C’est tout de même un gros atout pour un humain supposément capable de penser et d’agir intelligemment. Il est des régions très peuplées, comme Hong Kong et la Corée où l’on recense très peu de morts comparativement à l’Europe et aux États-Unis. La différence ? Une distanciation logique plutôt que sociale. On fait porter des masques à tout le monde, même s’ils ne sont pas chirurgicaux, ça ralentit le postillonnage et la respiration du virus un peu quand même. Et on isole tous les cas infectés même s’ils ne sont pas mourants. Vous me direz que cela nécessite un contrôle très serré de la population. Ce devrait être le rare et seul moment où nous devrions autoriser nos autorités à avoir du contrôle sur nous, pour une protection sanitaire. L’humain étant ce qu’il est, il refuse de se conformer et s’insurge pour garde sa liberté, à juste titre lorsque les autorités bafouent nos droits au-delà de la considération sanitaire. Et l’humain étant ce qu’il est, il ne lâche pas son contrôle dès qu’on le lui permet, bien au-delà du respect de la personne. À ce moment-là il faut aussi vivre avec les conséquences des choix que l’on fait, en tant qu’individu et en tant que société.
L’Europe déjà très fragile risque la destruction totale. La mondialisation a fait une pneumonie elle aussi, secondaire au manque de circulation des monnaies. Au lieu d’isoler les plus fragiles, on isole tout le monde. Les personnes ne sont pas contraintes comme en Chine…. Juste isolées ! C’est comme demander à tout le monde de cesser de manger des arachides parce que quelques personnes en sont allergiques. Tout le monde devient responsable de la fragilité de certains. C’est une idée intéressante de prendre soin et de protéger son prochain. Mais ça a tout de même ses limites. Et ce qui choque ce n’est pas tant cela que l’amateurisme et la crédulité dans lequel l’humain tend à tomber. Les décisions sont prises trop tard, systématiquement. De bonnes décisions pourtant, mais trop tard, à quoi ça sert ? C’est un peu comme une blague trouvée sur Facebook. Commander des masques 2 mois après le début de l’épidémie c’est comme mettre un condom au moment d’accoucher ! Mais tout le monde y croit, se sent soutenu, protégé… pas contraint, protégé !
À cela s’ajoute le fait qu’on mentionne que le virus touche tout le monde. Oui, mais à des degrés différents. Certaines personnes bien portantes peuvent être très malades, voire en mourir…. Heu… attendez un peu. Il fut un temps où l’on considérait que la personne avait une bonne santé, car elle ne présentait pas de symptômes négatifs. Il fut un temps aussi où on a pensé que d’offrir un milieu de travail agréable et confortable suffisait à faire performer les gens. Il fut un temps où on pensait qu’il fallait saigner les gens pour les guérir de toutes les maladies. Il fut un temps où on pensait qu’il fallait lobotomiser les gens pour leur supprimer leur maladie mentale… Il fut tellement d’idées que l’on peut maintenant reconsidérer.
Une maladie s’installe sur un corps affaibli pendant de nombreuses années. Oui, mais les enfants malades alors ? Il y a toujours des exceptions pour confirmer les règles, et certains tirent le mauvais numéro à la loterie des naissances. Mais d’ordre général, une maladie, de celles qui engorgent nos systèmes de santé actuellement, ça prend du temps à s’installer. Et même si vous n’avez pas toutes sortes de maladies bien diagnostiquées, vous cumulez probablement plusieurs petits symptômes dont vous ne vous occupez pas, qui se transformeront en quelque chose dont vous serez obligé de vous occuper, car là votre vie sera menacée. Avant, vous préférez fermer les yeux, c’est naturellement humain.
Tout en considérant ce fameux virus, considérez la nécessité de revoir comment vous prenez soin du premier véhicule qui vous transporte jour après jour.
Voyez comment vous l’alimentez. On y revient toujours. Cessez donc de dire que tout est correct, que vous allez bien, que vous vous alimentez bien, que vous êtes en forme. Quand on est jeune, le corps a cette faculté de réparer plus vite qu’il se détériore. Mais ça s’inverse avec le temps. Une loi de la nature qu’on ne peut contre carrer. Pourquoi penser à cela ? Simplement parce qu’il en va de votre vie, de l’agréabilité de votre vie et de sa longévité autonome. Après COVID-19 il y aura autre chose. Et en plus, dans un monde encore plus contraint qu’il l’est actuellement.
Alors, allez au-delà des chiffres !
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